A seize ans, André Hambourg voyage en Allemagne, près de Mayence, dans la zone occupée par la France, il achète sa première boîte de peinture à l’huile et réalise un petit carton : «Les bords du Rhin» avec en premier plan un arbre couché sur le fleuve. Il se présente à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs où il est reçu en section sculpture, en 1927 il entre aux Beaux Arts, section peinture. L’artiste tient sa première exposition, d’une quinzaine de toiles, dans la galerie du Taureau rue d’Assas, malgré des prix modiques, il ne vendra rien. A dix-huit ans il acquiert son indépendance et vend quelques toiles à des amis. Il rencontre Derain. Cette période sera qualifiée, par son ami Robert Parienté, dans sa monographie sur le peintre, de «Rues sans joie», avec des toiles sombres de rues de Paris, d’enterrement, «Kiosque au Luxembourg», «L’homme aux raisins»(1927).
André Hambourg présente le concours de la Villa Abd el Tif à Alger avec des toiles plus élaborées et avec des tons plus clairs : «Ulla aux gants blancs», «La femme au châle»(1933) et sera reçu le plus jeune candidat sur 43 postulants. Ce séjour algérien changera complètement sa palette, ses tableaux aux coloris nets captent la lumière à la verticale, il fait preuve d’une maîtrise de plus en plus affirmée.
Le peintre expose au Grand-Palais, au salon d’Automne, à la Galerie Zak… Il voyage dans le sud algérien et marocain ou la lumière éclatante illumine encore plus ses toiles. Il réalisera ces superbes œuvres : «La Chirat bleue» et la «Chirat blanche» durant cette période. Dans «Renaissance de l’Art» on peut lire : «Le talent de André Hambourg se développe d’année en année, il prend place dans le peloton de tête de la jeune génération». L’Etat, la ville d’Oran font respectivement l’acquisition de deux toiles : «Le fils du Rabbin» et «Le marché de Fès».
En 1937, l’artiste marque son inquiétude concernant la situation internationale et son engagement avec une toile particulièrement sombre, «Civilisation 1937» représentant un père tenant dans ses bras son enfant mort sur fond de ruines fumantes après le bombardement de Guernica par la Légion Condor allemande, réalisée au profit des Enfants d’Espagne.
En 1942, il séjourne à Saint-Rémy-de-Provence puis à Oran, il sera correspondant de guerre en 1943 et participera avec la 1ère Armée française à la libération de l’Alsace, Colmar, Strasbourg, puis de l’Allemagne jusqu’au Nid d’aigle de Hitler avec la 2ème DB de Leclerc. Le peintre vit particulièrement douloureusement les années suivant la Libération avec le fantôme des disparus, son frère, ses cousins, ses marchands les époux Zak, son ami peintre Ullmann…comme un véritable cauchemar. Sa peinture a perdu ses sources de couleurs et de lumière est retombée dans la noirceur de ses débuts : «Les déportés de Vaihingen 1945», «8 Mai 1945, c’est fini», la palette est résolument sombre, cafardeuse. «Il a fallu que j’effectue ma percée une seconde fois», reconnait l’artiste confronté aux difficultés financières, à une perte de renom, de réseaux.
Le paysage normand de Honfleur avec les techniques du pastel lui permettent de retrouver peu à peu les harmonies de tons, il redécouvre son art, capte les ciels changeants, le vieux port et sa Lieutenance et revient en force, en 1947, au Salon des Indépendants. En 1948 il épouse Nicole Rachet, fille du Docteur Rachet, grand amateur d’Art et collectionneur honfleurais.
André Hambourg à Honfleur comme à Englesqueville en Auge où il achète une vieille ferme, observe les gens et les bêtes, «Je suis un homme impressionné de nature, je poursuis mon chemin de peintre sans me laisser influencer», déclare-t-il quand on cherche à le cataloguer comme post impressionniste ou le rapprocher de Boudin ou de Jongkind.
A la fin des années cinquante, il s’oriente vers Deauville et Trouville, il multiplie les séances de travail sur le motif, la plage de Trouville, à toutes les saisons. Il peint directement, Robert Parienté rappelle qu’il peut réaliser un tableau en deux heures, voire trente minutes, le tableau devant alors être parachevé par quelques détails. En 1966 Raymond Charmet écrit dans «Arts et spectacles» : «Sa peinture est une explosion de lumière et de mouvement, dans les grands espaces du ciel, des plages et des mers de Normandie».
En 1957, André Hambourg, fera la découverte de Venise, c’est une révélation. Il retournera dans la Cité des Doges régulièrement jusqu’à la veille de son décès en 1999. Il déclare : «A Venise comme à Honfleur, on assiste constamment au mariage du ciel et de la mer, cette humidité nait de cette rencontre, elle flotte en suspension dans l’air et développe une admirable luminosité diaprée». C’est le succès de l’exposition des toiles de Venise à la galerie Drouant (début 1958), puis la première exposition chez le célèbre marchand d’Art Paul Pétridès (1962).
A Saint-Rémy-de-Provence où il acquiert le terrain des oliviers peints par Van Gogh et fait construire un petit mas, il découvre une nouvelle lumière, les arbres et les champs de coquelicots le fascinent, il trouve la vie et exprime l’agitation des marchés de Provence : «Le marché de Saint-Rémy, le Mercredi»(1980), «Le marché aux moutons»(1979), plus de 100 toiles expriment son parcours provençal.
L’artiste sera nommé en 1945 peintre honoraire du Ministère de la guerre puis en 1952 peintre officiel de la Marine, cette dernière nomination le conduira à effectuer des campagnes en Méditerranée sur les navires de la «Royale» : «Richelieu», «Colbert», «De Grasse» puis des tours du monde avec «La Jeanne d’Arc» et «Le Bourdais», c’ est Tahiti où il retrouve son ami Paul Emile Victor, Abidjan, Sainte-Hélène … C’est aussi New York où, durant plusieurs séjours, il trouve une nouvelle lumière saturée d’eau comme sur la lagune Ebrié ou celle de Venise ou sur les plages normandes ou encore proche de la Serpentine à Hyde Park à Londres. Wally Findlay deviendra son marchand exclusif pour les Etats-Unis. De tous ces lieux il cherche à transcrire par les couleurs vives de sa palette, sa captation du mouvement, par sa liberté de style inimitable, la vie sous toutes ses formes, aussi bien sur les marchés de Provence, de Côte d’Ivoire, qu’au pied du Mur des Lamentations, des foules près de la statue De la Liberté, de l’ animation sur les ponts des bateaux de guerre, des manèges de chevaux en Normandie ou des plages de Deauville et Trouville …
Robert Parienté recueillera la devise du peintre : «Faire aimer la vie», il la quittera le 4 Décembre 1999.
2024
mars 31
Honfleur : Mitika
mars 29
Paris : Rossini
mars 22
USA : Leland Little
mars 22
Paris : Lefur & Associés
mars 13
Neuilly-sur Seine : Aguttes
16x27cm - 5 460 euros
16x27cm - 3 510 euros
Décembre 21
Boulogne - Billancourt : Jonquet
Décembre 18
Paris : Piasa
Décembre 8
Paris : Beaussant Lefèvre & Associés
46,5x65cm - 18 172 euros
Décembre 4
Cherbourg : Boscher Enchères
2023
Novembre 21
Paris : Million & Associés
26x34cm - 6 500 euros
Avril 20
Neuilly-sur-Seine : Aguttes
27x46 cm - 9 880 euros
Mars 19
Versailles : J.P. Osenat Fontainebleau
38x46 cm - 3 500 euros
Mars 4
USA : Palm Beach Modern Auctions
15x 26 cm 12 600 dollars
Mars 1
Canada : Maynards
12,7x22 cm - 1 700 dollars
Février 21
Allemagne : Van Ham Kuntauktionen
27x35cm - 3 696 euros
Février 4
USA : RoGallery
Actualités
2024
L'Association organise
une exposition d’œuvres
de André Hambourg, appartenant
aux collections des Amis, avec vente de dessins
et de lithographies.
Du vendredi 24 mai au mardi 4 juin 2024
Vernissage le 24 mai à 18h
Vente aux enchères le 4 juin
Galerie Maison Delambre
30 rue Delambre
75014 Paris
2023
Notre Président
Philippe François
nous a quittés
en décembre 2023.
Il était tout dévoué à
notre Association à laquelle
il consacrait
son enthousiasme,
son énergie, son temps,
il laisse un immense vide.
Notre tâche sera d'assurer la pérennité de notre Association.
Le Bureau.
2022
2021
2020
2019
Visite des " Franciscaines"
dimanche 1er décembre
Deauville: " Villa le cercle "
Nicole Hambourg dédicace son livre "André Hambourg ses Histoires de Toiles"